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Le farfadet farceur

Par une belle journée d’été à l’heure ou le soleil brûle la Provence de tous ses feux, Popeline s’aventurait sur les collines écrasées par la chaleur.

Une halte bien méritée à l’ombre d’un grand pin s’imposa bientôt.

La petite fille de chiffon s’assit épuisée sur un gros cailloux blanc.

Les parfums du thym et du romarin lui chatouillaient agréablement les narines.

Le chant strident des cigales l’étourdissait…

Popeline sortit une petite gourde dans son panier en osier afin de se désaltérer, tant il faisait chaud. Ses joues étaient rosies sous l’effet d’une longue marche au soleil.

Soudain, elle vit, assis sur une branche d’olivier, une drôle de créature qui l’observait d’un air amusé.

Sa peau mate était aussi ridée que celle d’un vieillard. Des oreilles pointues dépassaient de son chapeau rouge et vert.

Les haillons qui lui servaient de vêtements étaient aussi laids que son apparence, seul des cheveux d’un blanc éclatant égayaient ce visage rabougri.

Il émanait de ce petit bonhomme, qui devait mesurer au plus cinquante centimètres, une espièglerie enfantine et un air si malicieux qu’il en était immédiatement attachant.

D’un bond, aussi léger qu’une plume, le lutin se tenait devant Popeline et commençait à fouiller avec excitation le panier de la fillette.

– Il semblerait que tu aies faim, si tu veux nous pourrons partager mon déjeuner ?

Le regard bleu perçant du farfadet en disait long quant à son appétit.

– Cela fait deux jours que je n’ai rien mangé et la faim me tenaille, répondit le petit homme.

Popeline étala sur le sol rocailleux une jolie serviette en guise de nappe et sortit de son panier du pain, des fruits et quelques friandises.

Ensemble, ils mangèrent de bon appétit…

Mon nom est Témério, je suis un farfadet membre éminent du  » Petit Peuple « , je vivais il y a peu de temps encore dans une ferme où j’aidais aux travaux domestiques.

Je m’occupais des animaux, du jardin et réparais les outils cassés. En échange, je me contentais d’un peu de lait et de gâteaux au miel.

J’étais très heureux ainsi jusqu’au jour où mes maître ont voulu me donner de nouveaux vêtements car ils n’aimaient pas les miens.

J’ai refusé, alors les humains m’ont chassé.

– il y a bien quelque part une famille qui sera heureuse de t’acceuillir, répondit Popeline, mettons-nous en route sans perdre de temps.

Ensemble ils partirent à travers champs à la recherche d’un nouveau foyer pour Témério.

Le farfadet, heureux de ne plus être seul gambadait allègrement se roulant parfois dans les champs de lavande aux tendres reflets mauves et gris, dansait avec les papillons multicolores aux ailes si délicates…

Après une longue marche, les deux compagnons arrivèrent près d’une petite maison si délabrée qu’elle en paraissait abandonnée.

Des herbes folles poussaient par-ci et par-là, le lierre envahissait les murs et bloquait les volets bacals.

Dans le pré attenant, deux vaches et trois chèvres bien maigres se reposaient.

La petite fille de chiffon et le lutin frappèrent à la porte vermoulue par les années.

Une faible voix les pria d’entrer…

Là, sur un lit défait, une jeune garçon d’une dizaine d’années était allongé.

Son regard fatigué et las était affaibli par la fièvre et l’on pouvait lire dans ses beaux yeux sombres une infinie tristesse.

Son teint d’une épouvantable pâleur laissait entrevoir que le garçonnet était souffrant.

Touchés et émus les deux compères s’approchèrent du lit, l’enfant enchanté d’avoir de la visite esquissa un timide sourire.

L’après-midi s’écoula sereinement dans un halo d’amitié naissante et de solitude brisée…

Popeline s’ingénia à mettre un peu de gaieté dans la maisonnette tandis que le farfadet faisait mille tours et pitreries.

L’enfant les yeux écarquillés souriat de bonheur face au lutin plus farceur que jamais.

La petite fille de chiffon rangeait des fleurs dans un vase improvisé lorsque la mère rentra de son travail.

Surprise de trouver Popeline et le farfadet chez elle, mais encore plus étonnée de constater l’amélioration de l’état de santé de son fils, la brave femme alla l’embrasser et le serrer dans ses bras.

C’est ainsi que le gentil farfadet trouva un nouveau foyer.

La présence de ce petit personnage hideux allait illuminer la vie de ses nouveaux amis.

L’enfant se rétablit vite et la joie revint dans la maison.

Texte de Abigail

Un commentaire


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  1. Le conte est tellement bien écrit que l’on en perçoit les odeurs, on voit la belle nature méditéranéenne, on entend les bruits
    Merci pour tout cela.

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